ADINGRA RITA, DE LA COMPTABILITE A LA CHARCUTERIE


Elle est titulaire d’un BTS en finances comptabilité et gestion des entreprises, obtenu en 2015. Après avoir effectué des stages et travaillé en tant que comptable, elle s’est lancée dans la commercialisation de charcuterie en 2019 où elle avait un stand de vente de sandwich aux saucissons au grand carrefour de Koumassi. Mais en 2020, avec l’arrivée de la covid-19, elle perd sa place. Au chômage et sans revenu, elle relance son activité le 26 mai 2020, mais cette fois-ci en ligne et précisément sur Facebook. Aujourd’hui, elle a 29 ans, est fondatrice-gérante de la charcuterie NJ et O’sausage et est assistante comptable dans une entreprise de la place. Elle s’appelle Adingra Akossia Rita.
Etincelante : Pouvez-vous nous parler des entreprises NJ et O’sausage ?
Rita : La charcuterie de NJ est une entreprise qui fait la promotion et la commercialisation de produits de charcuterie tels que des saucisses, des saucissons, du jambon, fabriqués en Côte d’Ivoire et divers. Quant à O’sausage, c’est un restaurant qui commercialise des mets à base de produits de charcuterie tels que des sandwichs aux saucissons, des saucisses grillés avec de l’alloco, des chawarmas de jambon cuit.


Etincelante : Pourquoi la charcuterie ? Etait-ce par choix ou par nécessité ?
Rita : Au début, c’était juste ce que j’ai eu à portée de main pour pouvoir subvenir à mes besoins vu que j’étais au chômage. Puis, j’ai eu besoin d’en apprendre plus sur le domaine pour répondre aux besoins de la clientèle et c’est devenu une passion. Surtout que j’ai appris à travers des reportages que le secteur n’était pas assez mis en valeur en Côte d’Ivoire, et que les produits importés étaient plus prisés. J’ai donc décidé de populariser mes produits de charcuterie locaux.
Etincelante : Pour en apprendre plus, avez-vous suivi des formations ? Si oui, lesquelles ?
Rita : Je n’ai pas suivi de formation pour l’instant. Je me suis documentée sur le sujet et j’ai approché certains charcutiers pour en apprendre plus sur le métier et tout.


Etincelante : Lorsque vous avez décidé de populariser vos produits de charcuterie locaux, comment les choses ont-elles évolué ? Avez-vous rencontré des difficultés ?
Rita : J’ai commencé en ligne précisément sur Facebook pour me faire connaitre et faire connaître les produits. J’ai rencontré des difficultés par rapport à la livraison, aux personnes qui étaient réticentes au fait d’en acheter en ligne vu que ce sont des produits délicats.
Etincelante : En dépit de toutes ces difficultés, pensez-vous que la vente en ligne est un meilleur moyen de vente ?
Rita : Pas tout à fait le meilleur moyen, l’idéal c’est d’avoir une boutique où les clients où les clients pourront venir sur place déguster et faire leurs choix.
Etincelante : Avez-vous une boutique ? Et où êtes-vous situé ?
Rita : Nous n’avons pas encore de boutique. Nous vendons à domicile et faisons des livraisons.
Etincelante : Comment est-ce que cela fonctionne ?
Rita : Nous avons un stock que les fournisseurs nous livrent à la maison avec deux congélateurs : un pour les produits hallal et un autre pour les produits Haram. Nous prenons les commandes via notre page facebook, la charcuterie NJ ou sur mon profil personnel Rita Adingra ou sur Whats’app. Une fois la commande validée, nous livrons à domicile aux clients.
Etincelante : Vous vendez-donc deux types de produits : les produits Hallal et les produits Haram, quelle est la différence ?
Rita : Haram, c’est tout ce qui est produit à base de porc. Et hallal, tout ce qui n’est pas porc.
Etincelante : Que pouvez-vous nous dire sur ce métier ? Est-il rentable ?
Rita : Oui, le métier est rentable mais en tant que producteurs. Les revendeurs n’ont pas de grande marge.
Etincelante : Avez-vous en moyenne combien de clients par mois ?
Rita : Cela dépend parfois des périodes mais nous avons en moyenne 70 demandes par mois.
Etincelante :Comptez-vous continuer dans ce domaine ou bien aviez-vous d’autres projets en cours ?
Rita : Oui, je compte continuer, surtout développer le volet restaurant et me lancer dans la production avec des innovations.
Etincelante : Si vous devez donner un conseil à tous ces jeunes au chômage, qui attendent d’avoir du travail, que leurs diriez-vous ?
Rita : Je leur dirai de ne pas attendre que le travail vienne à eux mais de devenir des créateurs d’emplois. Les idées sont là, tout autour de nous, et certaines ne nécessitent pas de grands moyens. Personnellement, j’ai commencé à crédit et avec le petit réfrigérateur de la maison. Je n’avais rien. Je prends les produits, je vends et paye le fournisseur.


Propos recueillis par Aicha Ouattara