L’exode des cerveaux africains : entre brain drain et brain gain

Le phénomène de la mobilité des cerveaux africains devient de plus en plus récurrent de nos jours. Toujours d’actualité, il n’est pas du siècle présent, il remonte des années 50. L’exode ou fuite des

cerveaux africains c’est le départ massif des cadres africains vers des pays où, sans être invités et recherchés, ils cherchent un mieux-être. En d’autres termes, c’est l’action de quitter son pays d’origine (Cameroun, Côte-d’Ivoire, Congo-BZV, RDC,…) pour s’immigrer temporairement ou définitivement dans un pays plus développés (France, États-Unis, Angleterre,…) que le sien en quête d’une vie sociale, professionnelle et financière appropriée. Il concerne plus des personnes qualifiées et très qualifiées à l’exemple des ingénieurs, informaticiens, médecins, techniciens, professeurs dans un quelconque domaine, même si le nombre des immigrations

clandestins s’accroît etc…

Ce phénomène est aussi le résultat des politiques migratoires des pays riches en quête de matière grise. Pour ce, chaque pays adopte sa législation à ses besoins pour attirer les diplômés et autres cadres africains à immigrer dans leur pays et à en faire un second pays

d’accueil. Parfois, ce phénomène est favorisé avec l’accord tacite de nos gouvernants africains. Il suffit d’observer l’implantation ça et là des structures nationales qui, aux côtés des entreprises internationales, priment l’enseignement supérieur externe « étudier au Canada, en Chypre, aux USA, en France » ou encore remarquer les différentes séminaires, portes ouvertes de nos sociétés sur

l’orientation scolaire qui se dirigent vers les écoles, universités extérieures de nos différents pays africains.

Longtemps conjugué au masculin, l’exode des cerveaux africains qualifiés et très qualifiés a augmenté au féminin. Les migrations internationales comportent de nos jours une composante féminine significative et c’est un fait incontournable. Environ 45% de migrants dans le monde sont des femmes selon l’OIM (Organisation

Internationale de Migration) et dans des pays comme les USA et le Canada leur nombre dépasse celui des hommes migrants.

Les origines de l’exode des cerveaux africains

Plusieurs causes provoquent la fuite des cerveaux africains pour les pays d’Europe et d’Amérique à l’instar des études, des conditions sociales, des crises économiques, des caractéristiques des recherches, des conditions salariales, de vie et travail, des préoccupations politiques, les raisons familiales, de santé et bien

d’autres. Concernant les conditions de travail, il s’agit de la difficulté à lier les recherches locales à l’échelle scientifiques internationales, de la non disponibilité d’outils de travail (prix exorbitants des ouvrages, d’abonnement bibliothèque, d’internet, le manque de fluidité dans la connexion internet faute de la fibre optique qui est loin d’être un concret assis en Afrique Centrale et en Afrique de

l’Ouest, des laboratoires avec un matériel inadéquat) pour des filières comme le droit, l’économie, la médecine, la géologie, la pétrochimie et les lettres. Par contre certaines raisons de goûts et d’affection pour un pays où une ville ou encore des raisons de santé aussi obligeraient quelques cerveaux africains qualifiés, une qualité de vie saine et un mieux-être approprié d’où la nécessité manifeste de

résider sous d’autres cieux…

L’exode des cerveaux africains et ses effets négatifs sociaux

Face à ce phénomène l’Afrique perd son capital humain qui devient une main d’œuvre efficace et compétente pour l’extérieur. Elle perd ses idées, innovations, ses recettes fiscales, ses investissements sur l’éducation. Elle perd également les services cruciaux dans le domaine de la santé. Certes désavantageux pour l’Afrique et

avantageux pour l’occident, l’exode des cerveaux africains en

occident connaît aussi des conséquences entre autres le « trop bien

de cerveau » qui se caractérise par la mauvaise utilisation et la dévalorisation des compétences professionnelles des migrants, les inégalités régionales qui mettent à rudes épreuves des familles, la scolarité des enfants et cela engendre parfois des actes criminels. Et dans la majorité des cas d’inégalités sociales, la gente féminine reste la victime sans défense à qui on fait subir toutes formes

d’anormalités.

Quelques remèdes alternatives

Si d’aucuns (élites africains) pensent que immigrer sous d’autres cieux est la solution éradicatrice aux maux qui minent leur société, est aussi la meilleure façon de vivre le mieux-être, d’autres par contre stipulent que « c’est à l’africain de construire l’Afrique en Afrique et non au loin». Ce phénomène reste avant tout un mécanisme de défense sociale à cause de la difficulté et l’incapacité des États à définir de manière efficiente la politique éducative de leurs sociétés, à justifier l’inadéquation entre la formation et

l’emploi. La fuite des cerveaux africains n’est pas à la hauteur des

maux de développement de l’Afrique mais plutôt la conséquence des problèmes structurels des États. Et pour pallier cela, l’Afrique doit améliorer les conditions de vie et de travail des chercheurs et des universitaires, encourager le retour de sa ressource humaine et l’aider à se reconstruire malgré la réalité socio-politique et économique. Compte à l’occident, pays d’accueil , il doit à son tour, inciter les étudiants et apprenants africains à regagner leurs pays

d’origine quelques soient les défis socioéconomiques afin d’éviter un déficit sévère de compétence dans quelques décennies. Enfin, selon le rapport de l’OIM (Organisation Internationale de Migration) le nombre des migrants dans le monde est passé de 84 millions en 1970 à 281 millions en 2020.

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