Violence urbaine et criminalité : l’Afrique Centrale et l’Afrique de l’Ouest menacée.

Nommés « microbes » en Afrique de l’Ouest précisément en Côte d’Ivoire et « Kuluna » en Afrique Centrale en RDC et au Congo-Brazzaville, le phénomène de la délinquance urbaine jeune bat son plein, prend de l’ampleur et menace la sous-région du continent et ce, malgré la mise en place de quelques dispositions d’éradication de différents États africains. Dans ces gangs on trouve jeunes hommes et femmes dont la tranche d’âge varie de 14 à 30ans. Et de leurs actes abominables, les femmes sont des victimes mises en première ligne rouge. De jour comme de nuit, ces jeunes sans état d’âme enlèvent des femmes à qui ils ravissent sac à main, bijoux, bracelets, porte-monnaie et autres afin d’étancher la soif criminelle de leur cœur. D’aucuns parlent de phénomène diabolique. D’autres par contre, pointent du doigt les conditions socio-économiques désertes de nos villes et nations.
Très courant à Kinshasa capitale de la RDC, le phénomène « Kuluna » qui tire son origine de la langue angolaise signifie gang des jeunes incontrôlables hors-la-loi, armés des machettes, de poignards et sans état d’âme qui pratiquent des actes de vandalisme et criminels semant ainsi la terreur dans la société. Ce phénomène est né en Angola pratiquement en 1995. Autrefois (1995), on pouvait entendre les policiers angolais s’écrier Kuluna (attitude de force et de violence qu’employait un policier lorsque le sujet kinois lui résistait) lorsque l’Etat angolais refoulait les sujets de la RDC en situation irrégulière qui s’y trouvaient en instinct de survie pour la quête des diamants à Lunda d’où l’appellation « Bana Lunda » (enfants de Lunda). Les Lunda sont une population de langue bantoue d’Afrique centrale et australe vivant dans le sud de la République du Congo dans le nord de la Zambie et l’est de l’Angola. De nos jours, ce phénomène de violence urbaine sévit dans toute la région d’Afrique sans que les autorités politico-économiques mettent en place de véritables dispositions d’éradication fiable.
Quelques facteurs à l’origine de violence urbaine et jeune.
Plusieurs causes contribuent à la violence urbaine et jeune en Afrique Centrale et en Afrique de l’Ouest. On peut citer :
Une situation familiale très critique ;
La monoparentalité favoriserait le relâchement du contrôle parental sur les jeunes ;
Le chômage ;
Les blessures de l’âme
L’échec scolaire
Le manque de dialogue en famille ;
La montée des guerres dans certains pays africains (cas de la Côte d’Ivoire ),…

Comment éradiquer le phénomène du continent africain ?
« Mettre en place une simple politique de sécurité publique violente et inefficace n’éradiquera pas le phénomène dans la sous-région d’Afrique Centrale encore moins en Afrique de l’Ouest. Par contre, une bonne gestion fondée sur l’instauration d’une gouvernance démocratique grâce à une gestion politique criminelle de sécurité des droits socioéconomiques, civils et politiques des citadins et/ou des populations africaines serait un grand pas vers l’éradication de ce phénomène préconisait le Professeur au département du centre de criminologie et Directeur en droit pénal de criminologie et pathologie sociale Raoul Kienge-Kienge en 2014 ». La solution préconisée du Professeur en Directeur Raoul Kienge-Kienge en dit plus. Il suffit de constater le résultat avorté de plusieurs opérations des autorités politiques, des polices territoriales et judiciaires des villes de Kinshasa et Brazzaville basées sur la sécurité et la violence notamment l’opération « tolérance zéro ». Mis sur pied en 2012 par Luzolo Bambi, ancien ministre de la justice de la RDC à Kinshasa, l’opération consistait à arrêter tous les kuluna qui rendent les communes de Selembao, Ngaba, Yolo-Sud… inhabitables, les torturer au point d’exposer tous autres gang qui ensemble étaient transférer à « Buluwo » ou à « Agenda » (sorte de prison se trouvant dans les provinces périphériques de la capitale). L’opération « Tolérance zéro » comme expliquait son nom avait bien démarré et évoluait à merveille avec des retours prometteurs mais après le départ du Luzolo Bambi appelé à d’autres fonctions ministérielles, son successeur n’a pas su emboîté le pas ni suivre l’allure. Hélas ! Les premiers efforts n’ont pas été pérennisé, place à la case de départ. On peut encore cité l’opération « Likofi » (coup de taloge) instaurée toujours à Kinshasa , cette fois-ci par le général Kaniama. Même mission que la précédente cette opération visait à ratisser jusqu’à la dernière énergie avec violence le jeune criminel dit « Kuluna » pour l’emprisonner au commissariat ensuite le déférer à la maison d’arrêt. Malheureusement, cette opération s’est vue asphyxiée par la complicité des parents et membres de familles de certains criminels jeunes à la tête d’un gang qui ont, pour certains, vendu leurs champs, épuisé leurs économies pour user de peau de vin à l’endroit des hommes de loi haut placé dans les sphères de décisions afin de trancher les affaires en leur faveur. C’est la même politique à Brazzaville et les résultats sont les mêmes. Cependant, il y a quelques jours qu’il a été lancé à Brazzaville la patrouille permanente des citoyens congolais. Il s’agit au citoyen congolais de se promener avec une pièce d’identité de préférence la CNI (carte nationale d’identité ) au-delà de 21h et si ce dernier ne la possède pas, il est déclaré délinquant et est conduit au commissariat de police là où il serait mis à garde vue jusqu’au lendemain. Une décision du ministère de la décentralisation et du territoire contesté par la population congolaise qui juge bon de trouver d’autres solutions plus efficaces que la patrouille pour éradiquer le phénomène Kuluna au Congo-Brazzaville.

Au regard de ce qui précède, l’État africain devrait apporter des solutions nettes aux problèmes des violences des villes s’il veut être crédible . Aussi, mettre fin à ce phénomène de Kuluna, de microbes et autres nécessite une justice et un système judiciaire dynamique qui ne se compromettra pas. Une technologie de pointe avec la disposition des appareils détecteurs de dangers dans les villes, rues et quartiers de nos continents distincts en général permettra de mieux gérer la question de violence et criminalité.
Les questions sur les violences urbaines des jeunes sont récurrentes à travers le monde. Elles ne sont pas propres à l’Afrique. À nos gouvernants de multiplier d’efforts pour balayer ce fléau épidermique de notre continent.
La redaction